Rencontres Suite

Publié le par AB

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- Rencontre aussi rare que précieuse avec l'ancien conservateur du palais du POTALA à Lhassa en personne, qui n'est autre que le bibliothécaire personnel de Sa Sainteté le Dalaï-Lama. Voilà quelqu'un qui connaît les livres, les textes, les volumes, les écritures, les transcriptions et translittérations, traductions et commentaires. Comment il fut détenu 12 ans dans les prisons chinoises et n'en tient pas rigueur à ses geôliers, les plaignant même d'avoir eu tant de mal à faire! cComment du haut de sa belle stature et des ses 72 ans de connaissance et de patience, il vous additionne les 200 collections de 200 différents maîtres, de 18 à 2 volumes chacunes pour les Geluk-Pa, plus ou moins 1000 de plus pour les Nyingma-Pa, et 1000 autres encore pour les Sakhya-Pa et Kagyu-Pa pour vous figurer la précieuse somme de textes sauvés du feu ou de la destruction par les tibétains eux-mêmes dans leur fuite trans-himalayenne.

 

- Une de mes voisines de Guest-House est Hon-Kong-aise depuis deux ans environ et s'y trouve fort serrée. Trop de monde dans ces villes de fou me dit-elle, en revenant d'un périple intéressant de deux mois au Tibet tellement vaste que tout est à 5 jours de voyage de Lhassa. Son petit appartement de province chinoise ne lui manque absolument pas et le design intérieur qui lui permet d'assurer des billets d'avion ne la ramène chez elle qu'après une heure de train le soir vers 22h quand il s'agit de ne pas quitter le bureau la première en milieu stakhanoviste où le bon ton est parfois de rester dormir sur la table à dessin...

 

- Cette canadienne qui part autour de l'Asie du sud durant le temps d'une gestation pour accoucher d'elle-ne-sait-quoi mais tout faire en tout cas pour ne pas rentrer chez elle par -40 degrés en novembre... Sous cette lattitude et cet angle-ci, tout est assez souriant pour être tenté : des fleurs artificielles de Kathmandou aux retraites de méditation silencieuses payées à coup de" volunteering", en passant par du massage tibétain et pourquoi pas un peu de bouddhisme. Elle m'a parue un peu perdue avant peut être de se trouver.

 

- Dekyi la tibétaine m'a énormément touchée. Dekyi, née au Sikkim, transférée jeune en camp de réfugiés tibétains dans le sud de l'Inde. Dekyi, une belle femme autant dehors que dedans, embauchée par l'armée indenne sous de faux prétextes. Histoire de justifier une aide apportée à ses réfugiés, l'Inde a pourvu ce genre de jobs administratifs en milieu militaire bien protégé des rumeurs. Elle aurait voulu être infirmière, collée d'office dans un bureau elle tapait sur un clavier en langue inconnue des papiers militaires. Dekyi, déja veuve depuis 5 ans d'un mari enseignant qui aimait les boissons de ses amis, son fils aîné n'a que 15 ans et pensionnaire pas trop loin de son pied à terre. Dekyi, dont la grand-mère n'avait pas trop envie de s'exiler pour des terres inconnues en troisième partie de vie pour quitter son Tibet montagneux et fleuri bien aimé, a décidé de s'éteindre au dernier col, derrière la dernière montagne à franchir (avant le sol indien) au presque bout d'une trop rude traversée.

 

-Steeve le quniqua New-Yorkais qui perd son job à la veille d'une crise que nous connaissons, décide de s'installer pour beaucoup moins cher à Dharamsala et écrire des livres.

 

-Il y a eu Isabelle aussi, nonne nyingma-Pa depuis 8 ans environ d'origine française, qui vient s'asseoir à ma table et me parler de Pornic, Préfailles, St Michel-chef-chef... Elle souffre d'un manque cruel de crevettes et de musique classique depuis deux années pleines passées à Dharamsala. Le contexte est curieux pour parler de bord de mer! Ici on a trop d'eau, les pluies intenses de fin de mousson ravinent chaque flanc de montagne et recouvrent les routes de boue. Des franges entières de macadam s'effondrent dans les virages.


Voilà comment le monde entier dans un mouchoir de poche frappe à ma porte, voila comment, quand on a connu moins bien, ici on se sent mieux, et qu'il est urgent d'y penser.

Passer du temps et se parler, laisser une chance a ce monde de se refaire.

Ce monde est vraiment petit, et eux ce pourrait être moi...

Publié dans voyage

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N
<br /> Je vois que tu fais de belles et jolies rencontres et que le dépaysement est total ! Comme tu dis le monde est petit, et qu'il faut faire attention aux personnes qui sont autour de soi et pas très<br /> loin, déjà c'est une grande chose ! bizz<br /> <br /> <br />
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S
<br /> ...et eux ça pourrait etre nous ....Merci Alix !!! c'est toujours un grand plaisir de te lire ,nous pensons bien à toi biz!!<br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> merci m'dame! merci de passer par la, je suis ravie de partager un peu tout ca! mes pensees aussi pour vous.alix<br /> <br /> <br /> <br />